Yvon Chouinard, CRHA, Distinction Fellow, est conseiller en mentorat depuis une dizaine d’années et, à ce titre, il contribue à l’implantation de programmes de mentorat dans les organisations, en plus de former les mentor·e·s et les mentoré·e·s.

Pourquoi avoir choisi de vous impliquer avec Mentorat Québec à l’époque, alors que le mentorat n’était pas aussi connu qu’il l’est aujourd’hui?

C’est d’abord la curiosité qui m’a amené à m’intéresser au mentorat. En effet, lorsque j’ai pris ma retraite du monde corporatif en 2004, je suis devenu coach exécutif après avoir suivi ma formation dans ce domaine. Déjà, il m’a fallu comprendre les différences entre coaching et mentorat. En 2006, j’ai commencé à animer des groupes de discussion sur le coaching à l’Ordre des CRHA, et je me souviens que les participant·e·s voulaient toujours savoir la différence entre coaching et mentorat.

C’est alors que je suis devenu membre de Mentorat Québec et que j’ai commencé à participer à quelques événements afin d’en connaître un peu plus sur le mentorat. Ma curiosité devenant de plus en grande, je me suis inscrit, en 2010, à la première cohorte du programme court de deuxième cycle en mentorat de l’UQAM. C’est alors que j’ai vraiment saisi tous les bénéfices que le mentorat pouvait apporter aux organisations et aux individus. Et, de fil en aiguille, j’ai fait quelques interventions lors d’événements de Mentorat Québec, pour me retrouver ensuite au sein de son conseil d’administration, jusqu’à en assumer la présidence.

Comment le mentorat a-t-il évolué depuis que vous avez commencé à vous impliquer dans le domaine?

Ce n’est pas tant le mentorat qui a évolué, mais plutôt son utilisation de manière plus structurée dans les organisations. À la base, le mentorat reste toujours une relation humaine de connexion et de partage, que ce soit de manière informelle ou formelle. Au Québec, le mentorat a vraiment pris racine dans le monde de l’entrepreneuriat, mais il s’est graduellement étendu à une foule d’autres domaines. D’autre part, le mentorat conçu traditionnellement comme une relation dyadique et en personne a pris différentes formes. Le mentorat virtuel, dès 1999, avec Academos, le mentorat de groupe, le mentorat entre pairs et même le mentorat inversé sont apparus au fil du temps, comme des moyens tout à fait efficaces pour soutenir les mécanismes de transmission de savoir-faire, de savoir-être et de savoir-devenir.

Qu’est-ce que le mentorat a apporté dans votre vie?

D’abord, il m’a permis de comprendre l’importance que certaines personnes ont eue dans ma vie, des personnes que je n’appelais pas « mentor·e » à l’époque, mais que je peux maintenant reconnaître comme « mentor·e·s ». De mon professeur du secondaire, Marcel Poirier, qui nous a quittés en mai 2002, à l’âge de 95 ans, et qui m’a montré l’importance de la détermination, à mon ex-patron, Me Claude Pratte de Québec, disparu également, qui m’a transmis l’idée que si on n’essaie pas, on ne saura jamais de quoi on est capable; ces mentor·e·s sont des personnes envers qui j’ai beaucoup de gratitude.

De plus, je pense qu’à cette étape de ma vie, j’ai le sentiment que je retrouve, dans le mentorat, toutes les valeurs fondamentales qui donnent un réel sens à la vie, et qui nous empêchent de stagner.

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