Par Sarah Tennyson
Image : Charlotte Rose Lavoie-Auspert

Récemment, j’ai remarqué un nombre croissant d’organisations mettant en place des initiatives de mentorat structurées, associant des membres du personnel juniors à des cadres supérieurs dans le cadre de programmes officiels. À mesure que ces programmes gagnent en popularité, voici mon principal conseil à ceux et celles qui se trouvent dans un rôle de mentor officiel.

Biais inconscient: l’obstacle à la réussite d’une relation de mentorat

Votre mentoré.e compte sur vous pour le/la soutenir dans le développement de compétences, de connaissances ou de modes de pensée qui l’aideront à atteindre ses objectifs professionnels. On vous demandera de tirer parti de votre expérience et de vos connaissances pour conseiller, mettre au défi, soutenir ou accompagner votre mentoré.e à travers les défis spécifiques auxquels il/elle est confronté.e dans son rôle actuel, ou pour l’aider à développer les compétences dont il/elle a besoin pour progresser.

En tant que mentor.e, votre expérience et vos connaissances sont les atouts que vous apportez, mais si vous ne les déployez pas judicieusement, vous tomberez dans un piège commun: permettre à votre biais inconscient d’influencer les rétroactions que vous donnez.

Vos conseils seront fondés sur des hypothèses et des croyances qui ont fonctionné pour vous, mais cela pourrait ne pas être vrai pour votre mentoré.e. Un mentor avec qui j’ai parlé récemment a bien articulé ce défi. Il m’a raconté comment, en tant que mentor, il avait pris conscience qu’il devait changer sa réaction face aux mentoré.e.s qui lui demandaient comment jongler avec ses responsabilités professionnelles et un nouveau-né. Reconnaissant que les politiques et les attitudes d’aujourd’hui à l’égard des familles diffèrent radicalement par rapport à son expérience d’il y a 25 ans, il fait maintenant un effort conscient pour se renseigner sur les circonstances dans lesquelles se trouvent ses mentoré.e.s avant de partager son point de vue.

L’une des choses les plus importantes à garder à l’esprit tout au long de votre engagement comme mentor.e, c’est que vous êtes là pour aider votre mentoré.e à faire face aux défis et aux opportunités qui se présentent dans le contexte dans lequel il/elle se trouve. Soyez conscient des différences entre vos situations actuelles et faites preuve d’empathie. Votre partenaire peut être intéressé par la façon dont vous résoudriez le problème maintenant, avec tous les avantages de votre poste actuel, mais sachez que ce n’est peut-être pas une solution pratique pour lui ou pour elle. Vous devez également indiquer comment vous résoudriez le problème si vous étiez à leur place.

Les questions sont la clé

Le moyen le plus simple de s’assurer que vos conseils et suggestions ne créent pas de barrière entre vous et votre mentoré.e est de poser davantage de questions. Les bons mentor.e.s aident le/la mentoré.e à donner un sens à sa situation et à adapter une solution à son problème. Lorsque votre mentoré.e vient vers vous avec un problème, ne vous lancez pas directement dans une histoire. Posez des questions ouvertes ou relisez le problème pour vous assurer que vous en avez bien compris le cœur:

  • Quand vous dites xxxx, voulez-vous dire…?
  • J’ai l’impression que ……
  • On dirait que…

Une fois que vous êtes certain.e de comprendre la nature du problème et les circonstances qui influenceront la manière dont votre mentoré.e peut aborder les solutions, vous serez en mesure de formuler une réponse réfléchie et pertinente.

Un effort mutuel produit une récompense mutuelle

Bien sûr, cela ne veut pas dire que vous devez prendre la charge principale. Votre mentoré.e doit assumer la responsabilité de son propre développement et doit faire des efforts pour interpréter et adapter vos conseils à sa situation. Cependant, vous ne pouvez pas non plus vous attendre à ce qu’il ou elle accepte aveuglément vos suggestions, quelle qu’en soit la qualité. Le mentorat est une relation réciproque et peut être très précieux pour vous et votre mentoré.e si vous abordez vos séances avec une dose égale d’empathie et de conscience de soi.

Sarah Tennyson est une psychologue d’entreprise qui conseille des banques, des cabinets d’avocats, des compagnies d’assurance, des agences de notation, des entreprises de publicité, des médias et des technologies, ainsi que des organisations à but non lucratif dans le monde entier. Elle est coprésidente régionale de l’Association for Coaching pour la région de la côte est des États-Unis et directrice de Tennyson LLC.

 La version originale de cet article a été publiée en anglais sous le titre, « Is Unconscious Bias Limiting Your Success as a Mentor?  ». L’article a été traduit et reproduit avec l’autorisation de l’auteure.

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