Article 3 de 3 : partager vos pensées
Par Jennifer Petrela, gestionnaire, l’Accélérateur mentoral de Mentorat Québec
Illustration : Charlotte Rose Lavoie-Auspert
Le succès d’une relation de mentorat est directement lié à la capacité de communication entre les mentor.e.s et les mentoré.e.s. Dans cette série de trois courts articles, découvrez trois techniques de communication que les mentor.e.s peuvent utiliser pour aider leur mentoré.e à trouver ses propres réponses et sur lesquelles les mentoré.e.s peuvent s’appuyer pour tirer le meilleur parti de ce que leur mentor.e a à dire.
Dans cet article, nous discutons de la troisième technique: partager vos pensées. Après avoir écouté attentivement votre mentoré(e) et lui avoir posé les bonnes questions, vous êtes maintenant prêt(e) à utiliser ces huit stratégies pour partager vos pensées de manière à aider votre mentoré(e) à développer sa réflexion et à trouver ses propres solutions. Les mentoré.e.s peuvent utiliser les mêmes techniques pour réagir aux commentaires et aux conseils des mentor.e.s.
Reformulation. Après avoir écouté attentivement votre mentoré(e), prenez le temps de reformuler ce qu’il/elle vous a dit jusqu’à présent. La reformulation s’assure que vous comprenez le problème et montre au mentoré(e) que vous écoutez et que vous trouvez important ce qu’il/elle a à dire.
- « Si je vous comprends bien… »
- « D’accord, je vous entends dire… »
Rendre l’implicite, explicite. Vous pouvez créer un espace sûr pour votre mentoré(e) afin de faire face à des problèmes difficiles en soulevant des questions sensibles de manière neutre. Peut-être que votre mentoré(e) ne se sent pas à l’aise de s’exprimer sur quelque chose : vous pouvez le dire à sa place, laissant à votre mentoré(e) le soin d’approfondir la discussion.
- « Pensez-vous qu’il puisse y avoir un élément de discrimination ici? »
- « Craignez-vous que…? »
Utiliser votre intuition. Faites des observations et testez les liens. Si vous vous trompez, il n’y a aucun problème! Vous venez de montrer à votre mentoré(e) qu’il est acceptable de tester des idées. C’est aussi une bonne idée d’encourager votre mentoré(e) à utiliser son intuition. Demander « Quel est votre instinct par rapport à ce sujet? » n’entraine pas toujours une interprétation précise de la part de votre mentoré(e), mais cela l’aidera au moins à identifier ce qu’il/elle doit faire pour se sentir mieux ou obtenir une certaine certitude.
Répétition. Si votre mentoré(e) ne réagit pas à une question ou à une observation, n’ayez pas peur de la répéter, peut-être en utilisant une langue ou une formulation différente. Pour intégrer des choses, les gens ont parfois besoin de les entendre plusieurs fois et de multiples façons.
Synthétiser. Faire la synthèse de ce que votre mentoré(e) a dit—peut-être en s’inspirant d’autres choses qu’il/elle a mentionnées dans le passé—est un bon moyen de l’aider à établir des liens qu’il/elle n’aurait peut-être pas remarqués, clarifiant ainsi ses options. Il est également utile de synthétiser un choix ou un dilemme. Par exemple, « D’une part, vous aimez l’environnement universitaire et craignez que si vous ne faites pas de doctorat maintenant, le professeur avec lequel vous voulez étudier ne vous donnera pas une autre chance. D’un autre côté, vous estimez que l’emploi qui vous a été proposé dans l’industrie pourrait vous enseigner autant qu’un doctorat et si vous ne le prenez pas, vous serez en retard en termes d’expérience et de capacité de générer des revenus. » Énoncer un problème à l’aide de termes simples qui présentent les avantages et les inconvénients de chaque choix peut aider votre mentoré(e) à accepter qu’une grande majorité des choix ont des risques et certains inconvénients.
Souligner le progrès. Les mentor(e)s qui ont du succès sont à l’écoute et impliqué(e)s dans les progrès de leur mentoré(e). Assurez-vous de souligner ses réalisations. Toutefois, il est peut-être encore plus important de reconnaître les efforts de votre mentoré(e), y compris ceux qui n’étaient pas fructueux. Aidez votre mentoré(e) à valoriser la persévérance et le courage, pas seulement les résultats.
Traiter les points faibles avec douceur. S’il vous semble que votre mentoré(e) est aux prises avec une situation – par exemple, un comportement problématique – vous pouvez vous renseigner auprès de lui/elle à ce sujet. Le faire de manière neutre et non dramatique peut mettre votre mentoré(e) à l’aise pour en parler et déterminer des façons d’agir différemment.
Partager les luttes. Peu de choses sont aussi libératrices que de découvrir que d’autres s’inquiètent / s’inquiétaient pour les mêmes choses que vous, ou que d’autres ont vécu des difficultés similaires. Voir que vous avez vous aussi surmonté des situations difficiles peut donner à votre mentoré(e) du courage pour passer à travers les leurs.
Références sélectionnées :
mentoringinaction.com
pivotaleducation.com
Lire le premier article de cette série sur l’écoute active.
Lire le deuxième article de cette série à propos des bonnes questions à poser.